Compte tenu du risque baissier accru pesant sur les bénéfices des entreprises en Europe, de la remontée des taux d’intérêt qui se profile et des perspectives de récession, nous avons renforcé notre légère sous-pondération des actions européennes et restons prudents en matière de prise de risque.
Des motifs d’inquiétudes
Nous pensons que le potentiel de déception des bénéfices est plus élevé en Europe que dans le reste du monde, ce que les valorisations des actions ne reflètent pas encore. Autre facteur susceptible de plomber les perspectives, l’augmentation assez marquée des taux d’actualisation prévue en Europe. La BCE a changé le cap de sa politique pour mieux lutter contre l’inflation, en dépit des risques déjà marqués qui pèsent sur la croissance économique.
Une troisième raison nous a poussés à renforcer notre sous-pondération : l’impact de la guerre en Ukraine, que nous jugeons comme particulièrement néfaste pour les entreprises européennes exposées au cycle économique et géographiquement proches du conflit.
Enfin, selon les prévisions des analystes, la croissance sera à peine positive au deuxième trimestre. L’Europe est donc clairement plus proche de la récession, en tout cas par rapport aux États-Unis. L’impact sur les bénéfices sera probablement plus important étant donné le levier opérationnel élevé des entreprises européennes.
Les risques pesant sur les perspectives de consommation… et sur la croissance
Aux États-Unis, la consommation résiste globalement bien jusqu’à présent. Toutefois, l’augmentation de 30 % à 50 % des stocks des géants américains de la distribution comme Walmart et Target suggère que la demande a nettement évolué par rapport aux attentes. La persistance et le niveau élevé de l’inflation font planer un risque évident sur les perspectives de consommation, ce qui réduit encore la capacité des banques centrales à resserrer leur politique sans trop ralentir la croissance.
Autrement dit, plus les conditions actuelles dureront, plus la probabilité d’un atterrissage en douceur diminuera. Ce scénario se matérialise déjà avec l’aplatissement marqué des courbes de taux en Europe et la baisse des points morts d’inflation américains ces dernières semaines. Les conditions de liquidité sur les marchés obligataires se sont dégradées, en particulier sur le crédit européen, même si, sur le segment des titres investment grade, l’élargissement des spreads a été généralisé.
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